vendredi 27 février 2015

Impressions éphémères, la série photographique d'Alain Poggi largue les amarres

Poisson bleu ©Alain Poggi
C'est une oeuvre de longue haleine qu'Alain Poggi construit au fil de l'eau, fasciné par les images fugitives que les façades colorées d'Annecy, du Grau du Roi ou d'ailleurs font miroiter entre l'ombre et la lumière.
 Lachatte ©Alain Poggi
Ces abstractions chatoyantes l'ont fait comparer à Miro. Leur beauté subjugue et appelle à la contemplation, une activité que le navigateur malicieux qu'il est affectionne.
 Le penseur ©Alain Poggi
Certains reflets sont identifiables, comme un palais des mirages. Courbes, lignes brisées, dilutions, étirements, les couleurs et les formes composent des tableaux éphémères.
Voici comment il décrit sa démarche : "Quoi de plus éphémère qu'un reflet ? Et pourtant durant un bref instant la réalité est représentée sur une surface réfléchissante.
Mon but, dans cette série, est de fixer cet instant, de piéger la lumière. D'abord par une représentation facilement identifiable, puis me rapprochant de l'image reflétée, dégager des abstractions en privilégiant le graphisme, enfin voir des formes naître et les mettre en scène.
Une façon de refléter la réalité avec ma propre sensibilité et inscrire dans la durée ce qui n'a vocation qu'à être éphémère."
 Reflet de rue ©Alain Poggi

 L'arbre et le réverbère ©Alain Poggi
La revue "Chasseur d'images" ne s'y est pas trompée. En octobre 2014 elle a lui consacré 4 pages dans sa rubrique Clin d’œil : " Les reflets d’Alain Poggi, plongée dans l’abstrait et l’éphémère des miroirs d’eau : des images troublantes et évocatrices."
 Fenêtre sur cour ©Alain Poggi
Après avoir été exposées à l'Isle sur Sorgue, à Nantes, à Nîmes à la galerie "Toucouleur", à Aigues-Mortes à la Chapelle des Capucins dans l'exposition "Carte Blanche", quelques unes des Impressions Ephémères sont visibles jusqu'au 5 mars à la galerie Chez Moi Chez Toi, 9 rue Gauthier, dans l'exposition "A la recherche de notre fichier" où elles côtoient les oeuvres de plusieurs peintres. C'est aussi l'occasion de découvrir du mardi au samedi à partir de 11h la belle petite maison de Asgeir Andersen où se niche cette galerie associative. L'exposition partira ensuite pour des destinations européennes : 
- Lyon le 13 mars Galerie Ahtzic http://www.ahtzic.com/
- Paris le 9 avril Cercle Norvégien http://www.cerclenorvegien.com/francais/
- Blosseville sur mer le 10 Juillet Le Manoir 8 place de l'église
- Berlin le 14 août Mitte de Berlin Mulackstrasse 13
- retour à Nîmes 13 Novembre 4 ter rue Graverol http://www.objetsdhier.fr

La série complète est visible sur son site.

C'est là qu'on peut voir aussi ses photos de jeunesse, des vues de Marseille années 60 dignes de la photographie humaniste et dont on espère qu'elles seront bientôt exposées, ou la série des nus commencée à Bessèges.

Alain est généreux. Quand il n'est pas en voyage ou sur une exposition, il est avec nous le mercredi et nous régale de son humour et de son regard toujours avisé. Excellent pédagogue - en plus d'être photographe après avoir été opérateur-tireur, il est devenu éducateur spécialisé - c'est lui qui guide les premiers pas, qui rend lumineux les modes d'emploi abscons de nos boîtiers, qui sait expliquer simplement les mystères de la profondeur de champ ou du contrejour.

Alain est aussi un portraitiste. Pour la troupe de la Nouvelle Cigale, il a su capter l'expression éphémère des comédiens dans la nuit d'été du Rempart sud.
 La Nouvelle Cigale 2 ©Alain Poggi

 La Nouvelle Cigale 3 ©Alain Poggi
Poète malicieux, grand admirateur de Magritte, il aime aussi insérer ses photographies dans le monde  imaginaire dont les logiciels de retouche numérique lui ouvrent la porte. Il ne conçoit la création photographique que comme un plaisir, et il transmet ce plaisir dans cette série "Au-delà de mes délires".
La lune et la patineuse ©Alain Poggi

©Alain Poggi
Et quand il capte simplement l'instant on rêve avec lui.
Le Grand Travers ©Alain Poggi



Expositions personnelles :
- Août 2008, journées de l'art à Céreste 04.

- Septembre 2008, Place du Bourguet Forcalquier 04

- Octobre 2008, au « Local » Rue d’Anvers Marseille 13004.

- Janvier 2009, Exposition au théâtre de la scène, rue de la mission, à Marseille. 

- Février 2009, exposition au bowling de Sevrier 74 Série reflets.

-  Août 2009, Journées de l'art, mairie de Céreste 04280 Série reflets

- Octobre 2013, Salon des artistes locaux.  « Villa Parry » Le Grau du Roi. Série reflets. 
- Novembre 2013, Aigues-Mortes.
- Mai 2014, Place des Lices Saint Tropez.
- Mai 2014, Espace de la mode Marseille.
- Juillet - Août 2014, Toucouleur Nimes Série reflets.
- 2014, Abstractions chez Flammes de Camargue, Aigues Mortes.

- Présélectionné au Concours international de la photographie HIPA 2013 de Dubaï.

- Finaliste du Grand Prix International de Photographie de Saint-Tropez 2014.

Voir l'article de Midi-Libre d'octobre 2014 : "L'artiste Alain Poggi capte les reflets".

samedi 7 février 2015

Armand Trabuc révèle "Les Couleurs de la nuit", série photographique en tirages Fresson

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
Ce sont des images qu'on n'oublie pas, fortes, profondes, dont les rouges et les jaunes transfigurent le pavé désert. 
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
Les ciels vibrent, les ponts s'animent, les enseignes se lèvent. Nous sommes au bord du monde. 
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
Du Pont de Tolbiac aux extérieurs de Paris, le 20ème siècle transfigure les anciennes "fortifications" dont Armand Trabuc saisit l'étrange poésie.
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
De 1989 à 1992 il s'est promené la nuit avec son appareil photo et ses films diapositive Kodachrome 25 à 200 et Fujichrome, utilisés à leur sensibilité nominale en pose longue de 1 à 3 minutes selon l'intensité lumineuse du sujet. 
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
Depuis l'exposition à Pantin qui a suivi, il a peu montré ses images. 16 tirages sont visibles jusqu'à ce soir à la Médiathèque de Calvisson. 

Il faut vite leur trouver un nouveau lieu de présentation, très vite.
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
"J'aime les déambulations nocturnes, les espaces désertés de toute présence humaine, l'épaisseur du silence, la bascule des couleurs. La ville la nuit est transfigurée par l'éclairage artificiel. Le film lumière du jour utilisé en pose longue, sans filtre réagit aux lumières nocturnes en transgressant la palette usuelle des couleurs. Le ciel vire au violine, le gravier devient or, las pavés baignent dans le pourpre. Les tirages Fresson au charbon couleur, par la vibration de la matière, magnifient ces ambiances." (Armand Trabuc)

La série initiale était constituée de 46 tirages Fresson au charbon couleur, format 60x40 et 50x50.

Avec les deux tirages du cliché ci-dessous, on perçoit la différence entre le tirage Fresson et la diapositive numérisée. Le tirage Fresson apporte nuance, vibration et douceur.
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit (tirage Fresson)

©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit (diapositive numérisée)
Le procédé au charbon direct Fresson a été inventé par Théodore-Henri Fresson vers 1890. Il s'agissait alors d'une fabrication au moyen de pigments constitués par du charbon de bois pulvérisé, d'où le nom de "procédé au charbon".

Le procédé a été étendu ensuite à toutes les couleurs, constituées par des pigments d'une très bonne solidité à la lumière.

Le pigment mélangé à un colloïde est couché sur une surface de papier gélatiné, sensibilisée au bichromate.

Après une impression sous rayons ultra-violets, l'image est dépouillée des pigments non impressionnés par frottement régulier avec un mélange de sciure de bois et d'eau, versé sur le papier. Ce processus permet une large possibilité d'intervention au cours du dépouillement.

Le tirage charbon couleur est obtenu par la superposition des quatre sélections/couleurs de base, reportées l'une après l'autre en repérage.
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit
Après Théodore-Henri Fresson, ses fils Pierre et Edmond continuèrent le traitement du procédé. C'est Pierre Fresson qui, en 1952, a réalisé le premier tirage charbon couleur. Et c'est actuellement le fils de Pierre, Michel Fresson avec son fils Jean-François, qui perpétuent la tradition.

Discret, silencieux, Armand Trabuc poursuit son chemin solitaire dans la lumière noire. Fasciné par l'oeuvre du temps, il construit son oeuvre photographique. Chaque série est le fruit de longs mois de travail et de maturation avant la révélation parfaite de ces images étranges dont le souvenir nous nourrit. 
©Armand Trabuc, Les Couleurs de la Nuit

Jusqu'au samedi 7 février 18h30 à la Médiathèque de Calvisson, Place des Halles, Gard.

3 tirages présentés dans l'exposition "Carte Blanche" à la Chapelle des Capucins d'Aigues-Mortes en novembre 2014.
9 tirages présentés à Sète à la Fonderie chez Christina Rabaste en juin 2014.
La série complète comporte aujourd'hui 36 tirages.
Série "Les visages de l'âge" présentée en juin 2014, salle Nicolas Lasserre à Aigues-Mortes.

Le site de l'atelier Fresson