dimanche 17 août 2014

Le rêve du Collectif d'artistes d'Aigues-Mortes prend forme aux Pénitents gris autour de Morphée

Le temps du week-end du 15 août, le Collectif envahit le jardin, la cour et la sacristie de la magnifique chapelle des Pénitents gris, place de la Viguerie. 

L'idée est née il y a six mois dans l'esprit de Morphée qui, fidèle à sa mission mythologique de donner forme aux rêves, ce qu'il fait si bien dans sa peinture, a donné forme au Collectif en réunissant une dizaine d'artistes  et en sachant convaincre les Pénitents avec l'aide de Robert Zila
De vendredi à dimanche les visiteurs affluent, attirés par la chapelle et intrigués par l'installation de Morphée, un tipi orné de l'inscription "14-18 Damoclès Hommage à Marius", drapeau d'Aigues-Mortes claquant au vent, qui voile son évocation pacifiste d'un mort qui aurait du vivre pour peindre, frère d'armes de son grand-père mort en 14.

Sur les murs du jardin et de la sacristie, le chapelet des photos de Guy Humeau ouvre  des fenêtres inédites sur l'architecture d'Aigues-Mortes, des vues d'Avignon, Burano, Berlin, et un regard intime sur le pèlerinage des Saintes. 
A l'abri dans la sacristie, le noir et blanc a des accents de nuit musicale dans les photos de Jean-Pierre Servel. Sur le mur plein soleil du jardin, les couleurs des étangs et du Mexique d'Isabelle Secretan.

Autour du calvaire les sculptures de Frédéric Felices, rarement montrées à l'extérieur, font chatoyer les lignes nettes du fer et du bois, rails et traverses découpés, formes pures encore habitées par la longue histoire des hommes du chemin de fer.


Derrière la petite grille de la cour, l'oeil peint par Juliette Houillon veille comme la sentinelle du monde fragile et menacé qu'elle veut préserver. Mais Juliette rêve aussi de girafes élégantes qui prennent le large au volant de leur voiture avec un clin d'oeil coquin.



 Les étranges totems peuls de Robert Zila, minces et élancés comme les guerriers entre ombre et soleil, regardent les toiles lumineuses de David Sol où la jubilation des couleurs anime le foisonnement des personnages.


Le collectif a proposé à Catygor de faire venir des écrivains et les signatures se sont succédé dans le jardin. Lydie Granier s'est jointe au groupe avec son livre sur Aigues-Mortes à travers l'histoire de sa famille. 
 C'est la première fois que les Pénitents gris ouvrent leur jardin aux artistes. Ce sont même les artistes qui accueillent les visiteurs dès le matin, quand l'ombre de la chapelle fermée garde encore la fraîcheur exceptionnelle de ces nuits du 15 août. L'après-midi, alors que les Pénitents, comme ils le font maintenant plus de six mois par an, font découvrir l'église et l'exposition temporaire d'icônes, le soleil dans le jardin tourne autour des oeuvres et fait éclater les couleurs. Ce dimanche, il révèle l'éclat cru de la toile de Morphée libérée du tipi.


Le vent qui nous donne ce ciel si bleu fait voler comme des poissons scintillants les voeux retenus par le filet des rêves. Morphée a promis de les exaucer.



Le voeu le plus partagé est en voie de réalisation : beaucoup de visiteurs Aigues-Mortais et les élus présents ont déclaré souhaiter et vouloir soutenir une nouvelle exposition ; de nouveaux artistes de la cité, comme Jean Murigneux qui a déjà apporté son aide et son coup d'oeil, rejoignent le Collectif qui réfléchit à une réédition et à d'autres manifestations. 




Photos©Isabelle Secretan
Midi Libre : Le collectif d'artistes d'Aigues-Mortes est né et Les artistes investissent avec talent la chapelle des Pénitents gris
David Sol, Morphée, Robert Zila, Jean-Claude Campos, Juliette Houillon, Richard Mouret, Guy Humeau, Jean-Pierre Servel, Frédéric Felices et Isabelle Secretan©Nicole Perdrizet 2014

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